Patrimoine géologique

Les milieux

La richesse géologique du littoral de Pleubian

La richesse géologique du littoral de Pleubian est marquée par deux sites d’intérêt : à l’ouest Port Béni et à l’est le Sillon de Talbert. Dans les deux cas, ces sites présentent un intérêt international. Entre ces deux localités, le long des 13 Km de côte que représente le littoral de Pleubian, d’autres formes et formations géologiques sont visibles racontant elles aussi l’histoire géologique du secteur.
Détail des orthogneiss de Port Béni

Port Béni : les plus vieilles roches de France

La grève de Port Béni offre d’excellentes conditions d’observations d’un ensemble de roches appelées gneiss au sein du massif granitique d’âge précambrien s’étendant de Perros Guirec à Bréhat. Parmi ces gneiss, se trouve un gneiss oeillé (orthogneiss) daté d’environ 1,8 Milliard d’années. Ces roches métamorphiques sont considérées comme les plus anciennes roches datées de France métropolitaine. Sur place, d’autres roches affleurent et racontent la géologie du secteur (filons de dolérite, paragneiss…)

Le Sillon de Talbert : remarquable flèche littorale

Sa formation :

Lors de la dernière période glaciaire, d’importants volumes de cailloux provenant de l’éclatement de la plateforme rocheuse sous l’effet du gel ont été fournis. A cette époque, le niveau marin se situe 120 m plus bas.

La déglaciation qui a suivi cette période a vu une remontée rapide du niveau marin remobilisant les cailloux présents sur la plateforme continentale, les émoussant en galets et les organisant en cordons. Par endroits, d’imposantes masses de granite ont offert des points d’appui stables sur lesquels sont venus s’accrocher ces différents cordons. Progressivement, au cours de sa remontée, la mer a fait reculer ces cordons de galets qui peu à peu se sont réunis par coalescence pour former un grand cordon barrière.

Ce cordon primitif reliait l’archipel d’Ollone à la côte et cette configuration se retrouve sur les cartes anciennes, levées entre 1666 et 1675.
A partir de 1750 environ, de nouvelles cartes montrent le détachement de la partie terminale du cordon des îlots d’Ollone par une brèche de 200 à 300m de long. Cette première rupture intervient probablement lors d’une forte tempête dans un contexte de pénurie sédimentaire. La forme primitive de cordon barrière évolue ainsi naturellement vers une forme de flèche littorale à pointe libre : le Sillon de Talbert. Le Sillon de Talbert est donc une forme résiduelle résultant de cet événement érosif passé. Sa formation n’est pas liée aux courants et aux apports fluviatiles du Trieux et du Jaudy. 

D’une longueur d’environ 3 Km, le Sillon de Talbert est l’exemple de flèche littorale à pointe libre le plus significatif de France et est remarquable au niveau européen. 
Carte géologique de la Réserve naturelle régionale du Sillon de Talbert.
Sa morphologie et sa composition :

Le Sillon de Talbert, dont la forme et la topographie varient suivant les portions de plage, constitue un environnement sédimentaire hétérogène. Le Sillon de Talbert est composé de sable, de graviers et de galets dans des proportions variables suivant les endroits. Le premier kilomètre de la flèche est essentiellement composé de sable à la différence des 2,2 Km restants composés majoritairement de galets.

Plus d’une vingtaine de roches différentes sont actuellement connues sous forme de galets sur le Sillon de Talbert. Pour la plupart, leur provenance est à rechercher dans la géologie régionale et plus particulièrement dans le Trégor.

Elles ne sont pas distribuées de manière égale sur le cordon avec une proportion plus importante de granodiorite de Talbert et microgranodiorite de Pleubian qui forment le socle du Sillon de Talbert.
Un cordon en mouvement :

La flèche littorale du Sillon de Talbert est un environnement très évolutif.
Les événements météo marin sont les facteurs déterminants dans l’évolution de cette flèche. Lorsque le passage d’une tempête coïncide avec une marée de vives eaux (forte hauteur d’eau), les jets de rive sont susceptibles de franchir la crête du Sillon et de déverser les sédiments accumulés au sommet vers l’arrière de la plage. La flèche recule ainsi naturellement vers le sud-est. À l’heure actuelle ce recul est estimé à environ 2 m par an en moyenne.

C’est le cordon de galets le plus mobile de Bretagne. En période de calme météo marin le cordon tend plutôt à s’exhausser car les événements météo marin morphogènes sont limités.La dérive littorale (courant marin longitudinal) joue également un rôle important dans le transfert des sédiments le long de la flèche en les transportant vers sa pointe favorisant une accumulation qui donne au Sillon sa forme caractéristique de « spatule » dans sa partie terminale.

Les évolutions du Sillon de Talbert sont mesurées et suivies dans le cadre des travaux scientifiques de la Réserve naturelle.

Les autres objets géologiques de la Réserve

Plusieurs queues de comète sont présentes sur l’estran de part et d’autre du Sillon de Talbert. Ces formes d’accumulation, constituées de blocs, de sables, de graviers et de galets, s’étirent à l’arrière de chicots rocheux émergés et en position de fuite par rapport à la houle.

 Les restes d’un ancien cordon littoral sont aussi visibles sur l’estran de la Réserve naturelle. L’Ile Blanche qui subsiste à l’abri du Sillon de Talbert représente la partie la plus remarquable de ces vestiges géologiques.

Composée de sable et de galets, elle pourrait correspondre à la partie distale d’une ancienne flèche mise en place lors de la précédente période interglaciaire entre 120 000 et 115 000 ans.
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