Historique de la réserve

Les milieux

Utilisation du territoire par l'homme

Le Sillon de Talbert, l’Archipel d’Ollone et les importantes zones d’estran attenantes, semblent toujours avoir été des lieux d’intérêt pour les activités humaines, comme en atteste la présence sur Ollone, d’outillages suggérant une datation du Paléolithique. Des amas coquillés, fonds de céramique et silex, trouvés sur plusieurs îlots de l’archipel, sont quant à eux attribués au Néolithique et des ossements datés du Moyen Âge témoignent d’une occupation de l’Homme qui évolue au fil du temps. Du mésolithique jusqu’au milieu du XXème siècle, l’usage des pêcheries a permis aux populations du littoral de se nourrir. Ces vestiges se fondent aujourd’hui dans le paysage maritime.
La récolte goémonière, alimentée par la proximité d’un important champ d’algues, le ramassage industriel de galets, la pêche à pied, le développement de l’ostréiculture et de la mytiliculture (dernier quart du XXème siècle), marquent l’intérêt économique de ce territoire, pour les ressources présentes et les aménités naturelles qu’il procure. Avec le développement du tourisme en France, et l’attractivité grandissante des espaces naturels, le site est devenu support de pratiques et activités de loisirs ainsi qu’une attraction paysagère touristique. 

✤ Artificialisation du Sillon de Talbert

A partir des années 50, le Sillon de Talbert recule en amorçant une déformation, alors qu’auparavant il conservait dans sa mobilité une allure générale plutôt droite. Parallèlement, des brèches apparaissent dans la dune qui constitue la base du Sillon de Talbert.
Ces événements sont alors perçus comme une fragilisation des lieux menaçant directement ces activités socio-économiques et l’environnement littoral. C’est dans ce contexte que différents types d’aménagements et d’interventions sont programmés dans les années 70-80, avec pour but de stabiliser le Sillon et de résorber les amorces de brèches. A l’époque, ces actions sont à l’initiative du Syndicat Mixte pour la sauvegarde et la protection du Sillon de Talbert.

Quelques dates clés

1967

Colmatage artificiel des brèches

1974

Mise en place d’un enrochement en épi (perpendiculaire à la plage)
à 400 mètres de son ancrage à la côte.

1974 et 1982

Réalisation d’un enrochement longitudinal de 1 km.

1982, 1984, 1987

Reprofilage mécanique du cordon là où il s’affaisse.

1988

Pose à titre expérimental d’un filet en fibre synthétique pour ensacher le Sillon de Talbert. Près de la moitié de la longueur du Sillon est artificialisée à cette période.
Toutefois ces interventions de consolidation du Sillon de Talbert ont globalement
aggravé les phénomènes d’érosion qu’ils étaient censés combattre.
Ils ont augmenté son affaissement et augmenté sa vulnérabilité aux franchissements par la mer. 
Les responsables locaux envisagent alors de gérer le site autrement et de trouver des solutions d’aménagement alternatives.

1991

La dissolution du Syndicat Mixte pour la sauvegarde
et la protection du Sillon de Talbert est alors demandée et sera prononcée en 1993.

Vers la création de la Réserve Naturelle régionale du Sillon de Talbert

En 2001, par transfert de gestion du DPM entre l’Etat et le Conservatoire du littoral, le Cdl est désigné propriétaire par affectation du DPM du Sillon de Talbert. Cette désignation est suivie d’une évolution des modalités de gestion du site et de ses usages avec notamment pour objectif de laisser évoluer le Sillon de Talbert et encadrer la fréquentation. Les premières actions de gestion sont menées durant l’automne 2004 avec une suppression de 80% des enrochements frontaux, le comblement des brèches, la mise en place d’un cheminement balisé et l’ implantation d’une signalétique. La circulation motorisée sur le site est limitée par un passage sur les secteurs bas du Sillon pour les professionnels et l’interdiction du stationnement des véhicules de tourisme sur l’estran à lieu en 2007. Le Conservatoire du littoral porte le projet de classement du site du Sillon de Talbert en réserve naturelle régionale auprès de la Commune de Pleubian qui décide en 2005 d’engager la procédure de classement. Le classement du site du Sillon de Talbert se concrétise en 2006 faisant alors de la réserve naturelle régionale du Sillon de Talbert - Espace remarquable de Bretagne, l’une des deux premières RNR bretonnes.
Réalisation ATM COMMUNICATION